Bronchiolite et autres problèmes respiratoires

Arnaud Lecoq Kinésithérapeute répond aux questions de Jumeaux&Co sur la bronchiolite et les autres problèmes respiratoires.

Arnaud Lecoq Kinésithérapeute, 7 ans de pratique de la Kinésithérapie pédiatrique à l’hôpital  et Florian Dubost.

Comment cela ce fait-il que vous soyez amené à voir autant de bébés en soins chez vous ?

« Après avoir pratiqué plus de 7 ans la  kinésithérapie en service de pédiatrie à l’hôpital, j’ai voulu avec ma collaboratrice privilégier l’accueil des bébés dans mon cabinet. Il y avait un manque important en la matière dans le secteur. La pédiatrie impose d’être disponible en semaine mais aussi le weekend, samedi et dimanche compris.

Quels sont les motifs de consultations ?

« Souvent les médecins nous adressent les enfants rapidement avec des nez bouchés avec des sécrétions fluides ou non, des bronchites dentaires, de la toux persistante, des bronchites mais aussi des bronchiolites. Il faut faire le trie dans ce panel de symptômes . »

Justement c’est quoi la différence ?

« Commençons par le plus grave  la bronchiolite

C’est la grippe du nourrisson, et comme pour l’adulte c’est viral avec une période d épidémies d’octobre à mars chez un nourisson de plus d’un mois et de moins de deux ans. S’il y a chez l’adulte la grippe et le syndrome grippal, chez le bébé on a juste la bronchiolite et parfois un diagnostic trop rapide sans vérification de la présence du virus VRS qui signe les vraies bronchiolites nous mène vers un mauvais diagnostic. Pour simplifier la bronchiolite on distingue 3 stades :

  • Phase initiale : rhinite (nez qui coule, simple rhume)
  • Phase spasmodique : comme une crise d’asthme (mais ce n’est pas une crise d’asthme)
  • Phase sécrétante ou résolutive (kinésithérapie ++)

Après une atteinte laryngée de 48h, le virus touche les alvéoles qui sont la zone terminale du poumon et empêche l’oxygène d’aller vers le sang et cela chez l’enfant de moins de 2 ans car passé cet âge le poumon est considéré comme mature et donc résistant. Lorsque le virus pénètre dans l organisme il colonise les cellules épithéliales des voies respiratoires puis se multiplie. La propagation se fait d’une cellule à l’autre. Elle s’établit du nez vers les sinus et l’oreille moyenne et peut atteindre en 2 ou 4 jours les voies aériennes inférieures.

Le traitement médical est simple ; il n’y a rien de reconnu efficace à 100% par les hautes autorités sanitaires et sociales, pourtant on retrouvera souvent en prescription des bronchodilatateurs pour ouvrir les poumons (type Ventoline, Atrovent ou Bricanyl ), des corticoïdes légers pour une action anti inflammatoire, des antibiotiques pour combattre des surinfections associés à de la kinésithérapie respiratoire. »

Pourtant vous me dites que la kinésithérapie n’est pas toujours justifiée ?

« Oui, dans la phase laryngée puis inflammatoire on ne peut pas agir par les techniques manuelles externes, les Anglo-Saxons vont même la contre- indiquée de peur de renforcer le spasme mais on va surveiller l’évolution de la maladie et intervenir dés le début de l’encombrement pour aider le bébé à évacuer ses sécrétions. Et apprendre aux parents les gestes importants comme le mouchage de nez. »

Quels sont donc ces techniques qui font si peur aux parents ?

« En tout premier lieu, éradiquons « le clapping » qui est un mot qui reste mais une technique déclarée depuis la conférence de Lyon 1998 comme obsolète :on ne doit plus taper dans le dos des bébés .

Nous réalisons des techniques pour augmenter le flux expiratoire de l’enfant (AFE) qui sont parfois un peu brutales quand le kinésithérapeute veut accélérer ce flux mais les nouvelles recommandations se font sur des manœuvres plus douces avec avant et/ou après un mouchage au sérum physiologique. Mais grâce aux Belges des techniques instrumentales (Percussionnaire) permettent de faire de la ventilation non invasive au masque, cela reste un peu impressionnant mais très efficace. »

Et il faut combien de séances ?

« Généralement 5 séances suffisent s’il n’y a pas de surinfection ou de complication. »

Mais vous parliez d’autres problèmes respiratoires ?

« Évidemment le bébé peut faire une bronchite mais nous aurons une perception plus haute dans l’arbre bronchique avec des « grelots » qui seront les sécrétions qui fluctuent dedans, celles-ci devront être remontées avant que l’enfant les avale afin de les évacuer par les selles ou en vomissement lors du prochain repas ce qui n’est pas grave s’il reprend un biberon après. Pensez à fractionner l’alimentation du bébé car lors d’un épisode infectieux avec modifications des paramètres respiratoires, le diaphragme (muscle respiratoire principal) à un mouvement modifié et lorsque l’estomac de l’enfant est trop plein ce muscle vient le comprimer et peut provoquer des vomissements.

Des bronchites dentaires qui apparaitront donc lors des poussées dentaires et qui disparaissent aussi vite.

Des nez bouchés qui feront tousser le bébé la nuit (rappelons que les traitements anti toussifs sont abolis car justement le bébé tousse pour plein de raisons utiles différentes) et qui nécessitent juste des mouchages efficaces sur le dos ou le cotés mais en envoyant une demi pipette de sérum par narine minimum. »

Alors quand doit on s’inquiéter ?

« Les signes sont simples pour les enfants de plus de 3 mois en dessous il y a des recommandations plus sévères vers une hospitalisation plus rapide de l’enfant) :

  • Il mange bien (plus du tiers de son biberon)
  • Il dort bien même si il tousse un peu
  • Il respire la bouche fermée ou obstruée par une tétine : c’est qu’il va bien

Et en cas de doute, consultez votre médecin ou directement votre kinésithérapeute qui vous donnera son avis. »

Dans le cas des jumeaux, si l’un présente des signes de bronchiolites cela signifie que l’autre aussi ?

C’est un virus très contagieux mais il se peut que l’autre ne le développe pas ou différemment. L’un peut nécessiter de la kinésithérapie respiratoire et pas l’autre.

Auriez vous quelques trucs pratiques à nos communiquer ?

  • Mouchez les bébés régulièrement en pulvérisant d’un coup sec une demi dosette de sérum physiologique dans chaque narine. Veillez à bien utiliser une dose complète au total pour les deux narines en appuyant sur la partie mole de la dosette.
  • Avant de donner un bain aux bébés, chauffez la salle de bain, faire couler de l’eau très chaude avec la douchette puis faire couler le bain à la bonne température. Vos bébés profiteront d’un véritable hammam dans votre salle de bain.
  • Préservez vos enfants des endroits enfumés et ne fumez pas à côté d’eux.

Pour plus de renseignements : cabinetlecoq@wanadoo.fr

Tourisme en famille
Ils parlent de nous Ils parlent de nous

Nos articles sont rédigés en collaboration avec des marques ou des partenaires. Il s’agit de contenu sponsorisé #publicité. Nous restons parfaitement objectif sur notre choix rédactionnel, parfaitement critiques sur les produits ou destinations testées  mais cela nous permet de continuer à faire vivre ce magazine et à vous apporter gratuitement du contenu de qualité.

Avis parents de jumeauxAvis parents de jumeaux